11 avril 2020 – Christophe Manon

13.VI.18

Nous étions jeunes alors
et nous voulions changer
le cours des choses faire bombance
d’air et de couleurs lutter battre
pavés et vertes campagnes mais
nous n’avons su qu’aimer détester
peiner jouir vivre en somme
à si puissante allure qu’on en reste
éblouis et bien qu’éprouvés
par les aléas d’un réel équivoque
prodigue en corps taciturnes
et sourires différés errant
sous le haut soleil tapageur parmi
les ombres transitoires nous
continuons de ne pas accepter l’absurdité
du monde et ses vastes clameurs même
si désormais nous voici suspendus
dans un présent perpétuel et pour ainsi dire
privés de lendemain ce que nous voulons
maintenant c’est exactement le droit jaillissement
de l’événement qui mûrit au-devant.

Texte inédit.